Films Disney, notes de visionnage #2

Durant plusieurs articles, nous allons voir l’ensemble de la collection numérotée officielle française desdits « classiques Disney ». Vu autrement, en passant de Blanche-Neige et les Sept Nains à Coco, un grand voyage vous attend.
Voici mes notes de visionnage, en continuant par les films numérotés 9 à 16.

 

Mélodie du Sud – 1946

Notes de visionnage : La première partie du film est très très lente (j’ai eu très peur pour la suite) et on y voit juste le coup de vieux des images et du son. En parlant de son, je n’ai pu voir que la version française où le doublage des acteurs noirs parait « Blackvoicé », car très caricaturés. On y voit une famille de nobles blancs qui va dans la plantation de la grand-mère. Dans cette plantation, ce ne sont des domestiques noirs, juste après l’abolition de l’esclavage qui y travaillent. Chose très bizarre, on dirait qu’ils sont aussi heureux que des salariés bien considérés.
L’oncle Remus, un ancien travailleur, s’amuse à raconter des histoires à l’enfant principal du film et se sert de ses histoires pour apprendre quelques leçons de vie et de morale à l’enfant.
On y voit une belle mise en avant d’acteurs noirs pour un film aussi vieux (après-guerre). C’est également une belle photographie de l’époque, où l’on pouvait encore dire aux enfants de dire bonjour à tout le monde (et non pas de ne pas parler aux étrangers) et de voir du tabac dans les histoires sans que cela ne choque personne. L’oncle Rémus se plaint une fois pendant le film que personne ne l’écoute (à tort) car « il n’est qu’un vieux nègre ». C’est le seul à se plaindre de cela.
A l’origine, il était le personnage principal car le film est basé sur les contes de l’oncle Rémus qui datent de la fin du 19ème siècle.

Attraction à Disneyland Paris : /
Prix du second rôle : Maid, la bonne dans la vidéo ci-dessous
Dark Disney : Pour ses propos, le film est encore censuré par Disney et est le seul film numéroté à ne pas avoir de support vidéo aux Etats-Unis ! En Europe, il y a très peu d’exemplaires, il faut donc acheter cela « sous le manteau », Disney ne voulant surtout pas sortir un DVD avec autant de polémique, comme l’acteur de l’enfant principal qui meurt à 31 ans à cause de son addiction aux drogues dures.
Ma note :
4/5

Coquin de printemps – 1947

2 courts métrages avec des transitions assurées par Jiminy Cricket. Un premier dessin animé dénonçant le mal-être des animaux (encore une fois) dans les cirques. Assez beau graphiquement et montrant qu’il vaut mieux voir le verre à moitié plein. En revanche, la transition entre les deux courts métrages parait interminable et est nullissime, ce qui baisse la qualité de l’ensemble somme toute moyen. Le 2ème court métrage montre les trois valeurs sûres de Disney, à savoir Mickey Dingo et Pluto dans le célèbre « Mickey et le haricot magique ».

Attraction à Disneyland Paris : /
Prix du second rôle : Le géant qui a le fameux haricot magique
Dark Disney : Jiminy Criquet se fait un cul sec d’un cocktail pendant les moments de prises de vues réelles (le mélange animation + prises de vue réelle ne fonctionne pas du tout, sauf dans la scène finale qui est très bien faite).
Ma note :
2.5/5

Mélodie Cocktail – 1948

7 courts métrages musicaux avec des dessins simplissimes voire moches. Pourtant, le nombre important d’histoires parait sympa, même si ce n’est pas trop mon délire. Disney a pour l’occasion supprimé ou limité au minimum les transitions débiles entre deux œuvres qu’avaient ses prédécesseurs. C’est au final un mélange plus ou moins réussi de musique classique, de poème, de samba et de court métrage très enfantins à la gloire des Etats-Unis.

Attraction à Disneyland Paris : /
Prix du second rôle : Le pinceau qui s’anime dans les transitions.
Dark Disney : Montrer la force d’une arme à feu au temps des cow-boys pour démontrer la puissance des USA. Ce n’est peut-être pas le bon public les enfants, non ?
Ma note :
2/5

Danny, le petit mouton noir – 1948

Si vous voulez voir des courses poursuites de mouton et entendre Beeeeeehhhhhh pendant 1h20, ce film est fait pour vous. Sinon, restez sur Joséphine Ange Gardien. Vu l’époque, on a qu’une trouille pendant tout le film, c’est de voir le pauvre mouton se faire zigouiller. D’ailleurs, l’épée de Damoclès représentée par la grand-mère qui se plaint d’avoir une bouche inutile à nourrir n’est pas là pour nous rassurer… Son physique étant l’incarnation parfaite de la sorcière de Blanche-neige, je vous laisse imaginer un peu !
En revanche, ce film a une bonne morale (la persévérance paie) et montre le rapport des « gens de la terre » à Dieu, surtout pour les personnes âgées représentées par la grand-mère. Les deux enfants acteurs sont les mêmes que ceux dans le film polémique Mélodie du Sud et Mélodie Cocktail (un petit fragment). C’est donc en quelque sorte la maison dans la prairie version Disney, un peu longuet.

Attraction à Disneyland Paris : /
Prix du second rôle : La grand-mère, réincarnation humaine de la sorcière de Blanche-Neige.
Dark Disney : /
Ma note :
1.5/5

Le Crapaud et le Maître d’école – 1949

Histoire en deux parties : le crapaud tirée de la littérature anglaise et le maître d’école de la littérature américaine.
Le crapaud : Précurseur des aristochats en montrant l’aristrocatie à l’anglaise, avec tous les clichés qu’on lui connait (accent prononcé, binocle, prestance, pince-sans-rire). Le crapaud quant à lui est propriétaire d’un château mais sans le sou, et dépense sans compter ce qu’il emprunte suivant ses lubies.
Le maître d’école : Ce dernier arrive dans la ville de Sleepy Hollow (y-a t’il  un rapport avec le film de 1999 avec Johnny Depp ?), où il fait la rencontre d’une bande de jeunes bien alcoolisée. Même les chevaux et les chiens boivent comme des trous. Ce conte montre une femme qui se sert de son physique pour se servir des hommes, un maître d’école fauché qui ne voit en elle que de l’argent facile (elle est héritière d’un père riche) et le conte fini mal car étant sur le thème d’Halloween en deuxième partie, il pouvait se permettre de « tenter de faire peur ». Ce second moyen métrage met donc en avant l’ambition sans faille des trois personnages principaux, quitte à mettre de côté toutes ses valeurs…
Bref, un excellent premier court métrage rendu moins bien à cause du second somme toute moyen. C’est le dernier film numéroté (dit « grand classique ») qui sera divisé en plusieurs moyens métrages.

Attraction à Disneyland Paris : /
Prix du second rôle : Moustache, le barman des mafieux.
Dark Disney : En pleine période de croissance économique de l’automobile, Disney a donc choisi de nous montrer le crapaud qui se fait un petit sniff de pot d’échappement (oui oui). On y voit également un tribunal et sa puissance envers les « petites gens ».
C’est donc un Scorsese pour enfants (pas trop petit) où on peut y voir un tribunal, la prison, la mafia et ses soirées à se rendre ivre mort dans cette période d’après guerre ou quelques clans se sont formés, le repenti, des armes à feu…
Ma note :
3.5/5

Cendrillon – 1950

Retour aux bases avec Cendrillon. Très semblable à Blanche Neige dans le traitement de la femme qui s’occupe de la maison et qui doit affronter la jalousie d’une autre femme, ce classique met également de belles musiques très connues en avant. On y voit aussi, comme pour les Nains, l’humour qui est apporté par les souris du film, qui ont d’ailleurs inspirées dans leur voix Alvin et les Chipmunks. Bref, une grande réussite, de beaux dessins, de belles musiques et surtout beaucoup d’humour. La partie gnian gnian de princesse ne dure que 5 minutes sur 1h10, ce qui est dérisoire et ne plombe pas l’ensemble. A noter la ressemblance frappante entre la demi-soeur de Cendrillon, Anastasie, et l’actrice Armelle. C’est le premier « Disney de noël », sortie annuelle des films d’animation durant de longues années. Du côté du « dark Disney » qui ne se fait plus, le roi qui fume le cigare et la mort certaine du chat jeté par une fenêtre d’une haute tour.

Attraction à Disneyland Paris : Pas d’attraction, mais un restaurant du parc, L’auberge de Cendrillon.
Prix du second rôle : Jaq, le chef des souris.
Dark Disney : La mort certaine du chat jeté par une fenêtre d’une haute tour.
Ma note :
5/5

Alice au pays des merveilles – 1951

Passer d’un bonimenteur qui veut enlever des huîtres pour les bouffer (sorte de Boko-Haram version Disney) à une forêt de fous composée d’une reine trancheuse de tête lunatique, d’un chapelier fou qui fête son non-anniversaire autour d’une orgie de thé et d’un chat qui balance plus que la Gestapo… Posons-nous deux secondes et demandons-nous si les scénaristes étaient, eux, vraiment en retard à l’heure de prendre des amphétamines. Cela crie et chante énormément. Cependant, il faut noter la grande créativité de ce long métrage. Une sorte de Thrue Détective pour les enfants : flippant. Cependant, sans cette oeuvre, le chapelier fou de Batman n’existerait pas, et Orelsan aurait eu quelques punchlines et le clip de Changement en moins. Merci dois-je dire je suppose…

Attraction à Disneyland Paris : « Le labyrinthe d’Alice », ouvert en même temps que le parc en 1992. 2000m2 de superficie ! Vu d’en haut, le labyrinthe représente la forme du chat de l’oeuvre.
Prix du second rôle : Le chapelier fou, évidemment. Vous voulez du thé ?
Dark Disney : L’intégralité de l’oeuvre. J’en ai encore des frissons.
Ma note :
2/5

Peter Pan – 1953

Un scénario bien ficelé du début à la fin montrant aux enfants des « problèmes de grands » qu’ils peuvent comprendre, comme la jalousie (La fée clochette et les sirènes par rapport à Wendy, Wendy qui est jalouse de Lily la tigresse), la confiance donnée trop facilement à l’autre (la fée qui fait confiance au Capitaine Crochet et qui par le même coup piège Peter Pan et ses amis) ou encore le fait le plus important de l’histoire, le refus de grandir. Les dessins sont beaux, les chansons sympas (nous les connaissons d’ailleurs toujours par cœur adulte) et il y a énormément d’humour, qui peuvent faire rire les enfants et les adultes. De plus, le capitaine est sûrement l’un des méchants les plus charismatiques à ce jour, et Peter Pan le premier héros masculin où les garçons peuvent s’identifier.
Dark disney : La fée clochette est tellement jalouse qu’elle est prête à faire buter Wendy

Attraction à Disneyland Paris : « Peter Pan’s Flight », ouvert en même temps que le parc en 1992.
Prix du second rôle : Monsieur Mouche et le crocodile. Tic, tac. Tic, tac. Tic, tac. Tic….
Dark Disney : La fée clochette est tellement jalouse qu’elle prépare un plan pour faire buter Wendy, au calme.
Ma note :
5/5

 

Dark NWMB : Sur ce, je vous laisse, car « je suis en retard, tout le temps, comme cette salope de lapin blanc. »

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